L'agréable, le beau, le bon désignent donc trois espèces de relation des représentations au sentiÂment du plaisir ou de la peine, d'après lesquelles nous distinguons entre eux les objets ou les modes de représentation. Aussi y a-t-il diverses expresÂsions pour désigner les diverses manières dont ces choses nous conviennent. L’agréable signifie pour tout homme ce qui lui fait plaisir; le beau, ce qui lui plaît simplement; le bon, ce qu'il estime et apÂprouve, c'est-à -dire ce à quoi il accorde une vaÂleur objective. Il y a aussi de l'agréable pour des êtres dépourvus de raison, comme les animaux; il n'y a de beau que pour des hommes, c'est-à -dire pour des êtres sensibles, mais en même temps raiÂsonnables; le bon existe pour tout être raisonnable en général. Ce point d'ailleurs ne pourra être comÂplètement établi et expliqué que dans la suite. On peut dire que de ces trois espèces de satisfaction, celle que le goût attache au beau est la seule désintéÂressée et libre ; car nul intérêt, ni des sens ni de la raison, ne force ici notre assentiment. On peut dire aussi que, suivant les cas que nous venons de distinguer, la satisfaction se rapporte ou à l’incliÂnation, ou à la faveur ou à l’estime.