Respecter l’autonomie du patient, c’est rejeter toute instrumentalisation et donc respecter la dignité de la personne, c’est-à -dire sa valeur intrinsèque. Mais la personne n’est pas la seule entité qui possède une valeur intrinsèque; ainsi, assez naturellement, un souci bioéthique s’est étendu à d’autres entités: les animaux non humains, les êtres vivants et l’environnement, à qui un statut moral a été reconnu.
Les principes de la bioéthique disent comment il faut traiter les êtres qui possèdent un statut moral. Comme toute approche morale, la bioéthique doit répondre à ces deux questions: qui est-ce qui compte moralement et comment se comporter vis-à -vis de lui ? La question du comment en soulève à son tour deux: sur quelle théorie éthique fonder les principes et peut-on directement les appliquer au domaine de la bioéthique ? […] Bref, si la bioéthique est bien sûr liée à la déontologie médicale et aux déclarations de nature politique et juridique des institutions nationales et internationales, elle est aussi une discipline philosophique à part entière.